Des étudiants de l’Université d’Ottawa et de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) craignent d’être accusés à tort de plagiat lié à l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle.
C’est vraiment de la supposition. C’est aussi le levier par lequel nous, nous défendons nos étudiants. Parce qu’il n’y a pas d’outils [de détection] qui puissent être fiables à 100 %.Lire la suite…
La Fondation de l’Université du Québec en Outaouais a perdu la trace de 14 œuvres d’art prêtées à des employés pour embellir leurs bureaux.
Quatorze tableaux ont disparu de la collection de la Fondation de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), qui recueille des dons de collectionneurs d’art depuis près de 40 ans.
Parmi eux : deux toiles du peintre Jean-Guy Schnobb de 2006, Petit chalet sur l’île et Matin de septembre.Mort en 2023, Schnobb était un artiste connu dans la région de l’Outaouais, où il a vécu toute sa vie.
Peintre paysagiste, il n’avait même pas besoin « de s’installer devant un paysage pour le peindre », se rappelle son ami Roger Landry, qui possède lui-même plus d’une centaine d’œuvres de Schnobb. Lire la suite…
La nouvelle est tombée discrètement, au détour des résolutions du Conseil d’administration du 1er décembre : l’UQO suspend les admissions au baccalauréat en traduction et rédaction (7101) ainsi qu’à la majeure en rédaction professionnelle (6442), invoquant des effectifs étudiants jugés trop faibles. Sur papier, il ne s’agit que d’une pause. Dans les faits, c’est souvent le premier pas vers l’abolition. Et tout porte à croire que nous venons d’assister au tournant décisif d’un lent démantèlement.
Il faut se rappeler que ces programmes ne sont pas tombés du jour au lendemain. Depuis plusieurs années, des tensions internes ont profondément ébranlé ce secteur : conflits interpersonnels entre professeures, mésententes prolongées, départs non remplacés. Ces dynamiques ont finalement mené à la dissolution du Département d’études langagières, laissant les programmes orphelins et fragilisés. Lorsque les structures départementales s’effritent, les programmes finissent rarement par être consolidés. Ils s’éteignent graduellement, faute de volonté institutionnelle de les relancer.
Cette suspension survient aussi dans un contexte où l’intelligence artificielle occupe une place grandissante dans les décisions liées à l’avenir des programmes universitaires. La résolution du CA évoquait explicitement ce facteur dans les discussions préalables : les outils de traduction automatisée et les générateurs de texte sont désormais omniprésents au point où certains se demandent s’il vaut encore la peine de former des spécialistes de la traduction. À l’échelle de l’UQO, la question semble avoir trouvé sa première réponse : on suspend, on observe et on laisse doucement s’éroder ce que l’on ne choisit plus de défendre.
Mais derrière cette décision, il y a des personnes. Les chargées et chargés de cours qui assuraient une grande partie de l’enseignement dans ces programmes se retrouvent aujourd’hui dans une position extrêmement précaire. Certains ne recevront plus aucune charge à partir du moment où il n’y aura plus suffisamment d’étudiantes et d’étudiants inscrits. Rien ne leur sera annoncé formellement : ils disparaîtront simplement des horaires jusqu’à glisser hors des listes de pointage après trois ans d’inactivité, comme le prévoit notre convention collective. C’est une sortie silencieuse, sans reconnaissance, sans transition, sans accompagnement. Une manière de perdre son travail… sans jamais qu’on vous le dise réellement. Pendant ce temps, les anciennes professeures ont été réparties dans quatre départements et continueront leurs carrières à l’UQO.
Une nouvelle directive du Vice-rectorat à l’enseignement et à la réussite (VRER) a récemment été transmise aux départements afin de « rappeler » les modalités d’enseignement autorisées pour le trimestre à venir. Derrière ce rappel se cache toutefois un changement significatif qui réduit de manière importante la marge de manœuvre dont disposaient jusqu’ici les personnes enseignantes.
Ainsi, un cours en présentiel peut toujours comporter trois séances en non-présentiel. Cependant, ces séances ne peuvent plus comporter de séance asynchrone, alors que cette souplesse faisait auparavant partie des pratiques autorisées.
Ce virage n’a rien d’anodin. Il restreint concrètement l’autonomie professionnelle des enseignantes et des enseignants qui doivent maintenant composer avec un cadre rigide, loin de la diversité des réalités pédagogiques rencontrées dans les classes et dans les programmes. Pour nos collègues qui font de la recherche, la possibilité de faire des séances asynchrones permettaient notamment la participation à des activités scientifiques, ce qui n’est malheureusement plus possible.
Par ailleurs, cette directive nie les principes d’enseignement innovants qui ont été encouragés à la Journée de valorisation de l’enseignement (JVE) de mai 2024 : amener le groupe à l’extérieur de la classe, utiliser la classe inversée, pour ne nommer que ces deux activités. Qu’adviendra-t-il de la directive du Département des sciences de l’éducation face aux activités reliées aux Passeurs culturels où les étudiantes et étudiants prenaient les heures d’une séance de cours pour assister, entre autres, à une pièce de théâtre, visiter un musée ou une exposition?
Ce qui inquiète tout autant, c’est la manière dont cette directive s’ajoute à une série de décisions prises unilatéralement par l’UQO au cours des derniers mois. Pensons à l’impossibilité de tenir des examens en présence dans un cours en ligne sans autorisation exceptionnelle, aux règles de libre circulation pendant les évaluations ou encore aux orientations imposées dans la politique d’appréciation de l’enseignement. À chaque fois, les décisions ont été communiquées sans consultation préalable, et ce, même si elles touchent directement les conditions de travail des personnes chargées de cours et des professeures et professeurs ainsi que la qualité de l’encadrement offert aux étudiantes et étudiants.
Cette nouvelle offensive de l’UQO rend encore plus difficile la présente négociation. Le Comité de mobilisation du SCCC-UQO s’est saisi de la question et met en place une riposte syndicale.
Depuis l’annonce que l’UQO réduirait la température de ses bâtiments de 2 à 3 degrés afin de répondre à l’appel d’Hydro-Québec à limiter la puissance en période de pointe, plusieurs membres de la communauté ont immédiatement ressenti les effets… au sens propre. Dans certains bureaux, une lecture aussi basse que 19 °C a été observée.
Nous sommes donc devant une situation où l’effort énergétique demandé — un objectif tout à fait légitime en soi — se traduit par un inconfort réel, une baisse de concentration, et, pour plusieurs catégories de personnel, une pénibilité accrue du travail. Enseigner, corriger, accompagner, rechercher ou assurer des services essentiels lorsque l’on grelotte n’a rien d’anodin. Cette situation peut aussi amener des erreurs dans le travail effectué
Le SCCC-UQO souhaite réaffirmer sa pleine solidarité avec le personnel de soutien, le groupe professionnel ainsi qu’avec toutes les personnes dont les conditions de travail sont directement affectées par ces baisses de température. Nous avons une pensée particulière pour les personnes techniciennes et adjointes dans nos départements qui sont les plus touchées par cette directive unilatérale de l’UQO.
Depuis plusieurs mois, la direction de l’UQO démontre une indifférence pour la santé et la sécurité au travail. Cela est une nouvelle preuve de la tangente prise.
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