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La séance de négociation tenue le 28 novembre a confirmé une orientation qui soulève de vives inquiétudes pour l’avenir des personnes chargées de cours à l’UQO. Alors que notre Syndicat milite depuis sa fondation en 1992 pour une amélioration de la stabilité d’emploi et pour une reconnaissance accrue du travail pédagogique, la partie patronale a présenté un ensemble de demandes qui pointent plutôt vers un accroissement de l’arbitraire et de la précarité.

Des demandes radicales de l’Employeur

Parmi les propositions mises sur la table, l’UQO souhaite d’abord hausser la clause réserve de 6,5 % à 12 %. Une telle modification aurait pour effet de soustraire un nombre beaucoup plus important de cours à l’attribution régulière fragilisant la prévisibilité des chargées et chargés de cours quant à leurs charges. En élargissant cet espace discrétionnaire, l’Employeur se donnerait davantage de latitude pour contourner les mécanismes d’attribution établi au détriment de l’équité et de la transparence. Certaines directions de départements pourraient utiliser cette clause pour écarter des personnes chargées de cours qu’elles n’apprécient pas.

L’Université propose également de réduire de neuf à huit le nombre maximal de cours qu’une personne chargée de cours peut enseigner annuellement. Cette mesure vise surtout les personnes chargées de cours en situation de simple emploi et qui vivent de leurs charges de cours. Les personnes visées par cette mesure sont donc les personnes précaires. L’UQO souhaite ainsi diminuer leurs revenus annuels.

Une autre demande touche directement au lien d’emploi. L’UQO souhaite en effet qu’il passe de trois ans à deux ans, ce qui signifierait que de nombreuses personnes pourraient perdre leur lien d’emploi plus rapidement. Ainsi, si une personne n’enseignait pas pendant deux ans, elle sortirait des listes d’ancienneté et perdrait tous ses points de priorité.

À cela s’ajoute la volonté de ne libérer le comité de négociation que pour les deux premiers trimestres du processus, une mesure qui limiterait la capacité du SCCC-UQO à exercer pleinement son rôle de représentation tout au long des pourparlers. En d’autres termes, l’UQO souhaite diminuer le rapport de force des personnes chargées de cours pendant la négociation!

La réponse du Syndicat

Devant ces demandes, l’Assemblée générale n’est pas restée silencieuse. Les membres ont exprimé leur préoccupation et ont réaffirmé l’importance de défendre des conditions de travail qui favorisent l’engagement, la qualité de l’enseignement et la stabilité professionnelle. Pour appuyer cette orientation, l’Assemblée a mandaté le Comité exécutif afin qu’il puisse utiliser jusqu’à 40 000 $ supplémentaires provenant du fonds de grève dans le budget 2026. Ce geste sans précédent, rendu possible avec l’adoption des Statuts et règlements du Fonds d’appui à la négociation et à la mobilisation du SCCC-UQO en février 2024, traduit clairement la volonté des membres de soutenir la mobilisation et de se donner les moyens nécessaires pour répondre aux orientations patronales. Ces montants s’ajoutent aux montants déjà adoptés en 2025 en communication et en mobilisation, au Fonds de défense professionnel de la CSN et aux montants d’appuis à la négociation de la FNEEQ-CSN. Bref, le Comité de mobilisation du SCCC-UQO disposera de tous les moyens nécessaires pour contrer les visées de l’Employeur!

Nous poursuivrons, dans les prochaines semaines, un travail rigoureux de négociation et de communication avec les membres. Malgré les propositions qui nous sont actuellement soumises, nous demeurons déterminés à défendre une vision de l’UQO qui repose sur la reconnaissance du travail enseignant, la transparence dans les décisions et la stabilité d’emploi. Plus que jamais, il importe de rappeler que la mission universitaire ne peut s’accomplir pleinement que si les personnes chargées de cours disposent de conditions leur permettant de contribuer avec sérénité, constance et expertise.

À la prochaine séance, soit le vendredi 19 décembre prochain, nous commencerons la négociation proprement dite avec les demandes qu’on a qualifiées de vertes tant du côté de l’Employeur que du Syndicat. Nous prétendons de part et d’autre que la négociation pour ces clauses sera facile. Ce sera notre dernière rencontre de l’automne 2025.  Nous avons déjà planifié neuf (9) demi-journées cet hiver et prévoyons d’en ajouter dès la première séance de l’hiver qui se fera le vendredi 23 janvier 2026.