fbpx
819 773-1692 accueil@sccc-uqo.ca

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université du Québec en Outaouais (SCCC-UQO) est, avec ses 700 membres, le syndicat le plus représentatif de l’UQO. Les personnes chargées de cours donnent 69 % des cours de premier cycle, 30 % des cours de second cycle et 7 % des cours de troisième cycle. Ce corps d’emploi est également de plus en plus scolarisé. En effet, près de 20 % des personnes chargées de cours ont complété leur doctorat. Souvent, elles font, en plus de leur charge de cours, de la recherche ou de la recherche-création.

Le Syndicat a été surpris et déçu de constater que le projet de modification du Cadre institutionnel pour l’habilitation à la direction et à la codirection aux études de cycles supérieurs faisait abstraction des personnes chargées de cours. L’UQO possède en son sein des enseignantes et des enseignants chercheurs hautement spécialisés qui pourraient contribuer à l’encadrement des étudiantes et des étudiants.

Des exemples dans le réseau de l’Université du Québec  

La contribution des personnes chargées de cours dans l’encadrement des étudiantes et des étudiants des cycles supérieurs est mieux reconnue dans d’autres universités. Par exemple, l’article 27 de la Convention collective des chargées et chargés de cours de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) rend possible de « se voir conférer l’habilitation institutionnelle pour codiriger ou superviser un étudiant de deuxième ou de troisième cycle qui réalise un mémoire, une œuvre ou une thèse, en conformité avec la politique relative à l’habilitation institutionnelle des professeures et des chargées de cours aux études de cycles supérieurs ».

Ainsi, c’est la Politique sur l’habilitation institutionnelle et la Procédure relative à l’habilitation institutionnelle qui encadre les demandes des personnes chargées de cours de l’UQAC. Les demandes sont analysées par un comité composé du doyen des études  (qui agit à titre de président), du doyen de la recherche et création, et de la direction de programme concernée. L’habilitation est généralement accordée pour une période de cinq ans mais est révocable. Actuellement, il y a 18 personnes qui ont l’habilitation sous le titre de personne chargée de cours. Toutefois, nous pouvons penser qu’il y en a davantage, car 25 personnes ont obtenu l’habilitation sous le titre de professeure associée ou de professeur associé, catégorie qui compte généralement des personnes chargées de cours.

À l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), cet encadrement des étudiantes et des étudiants des cycles supérieurs est possible, mais est moins balisée qu’à l’UQAC. Elle est toutefois possible par l’article 12 de la convention collective qui concerne l’enseignement individualisé. 

Le 14 avril 2022, l’Assemblée générale du Syndicat des professeures et professeurs de l’UQAM (SPPEUQAM), syndicat qui représente les personnes chargées de cours, adoptait une nouvelle convention collective. Celle-ci inclut l’inscription à la convention de la possibilité d’évaluation et de codirection de mémoires et de thèses. Considérant que les textes ne sont pas encore tous rédigés, nous ne connaissons pas encore le processus par lequel sera accordée l’habilitation dans cette université.

Au-delà de la codirection, mentionnons que plusieurs universités permettent la participation des personnes chargées de cours à des jurys de mémoire et de thèse. Tel est le cas de l’Université du Québec à Trois-Rivières où la rémunération est fixée par la convention collective.

Un manque de reconnaissance

L’UQO est loin d’être la pionnière dans la reconnaissance de la contribution des personnes chargées de cours à l’avancement de la recherche et de la recherche-création. Toutefois, quelques avancées ont été faites ces dernières années. L’article 2.06 de la Convention collective mentionne que « l’Université reconnaît l’importance et la valeur des activités de recherche et de création en milieu universitaire. Les personnes chargées de cours, qui œuvrent en recherche et création, sont des acteurs importants qui contribuent à son rayonnement dans la société ».

Cette reconnaissance n’est pas que symbolique. Depuis trois ans, l’UQO a fait des gestes concrets pour reconnaître cette contribution. Les chargées et chargés de cours peuvent désormais soumettre un projet de recherche pour obtenir une certification éthique. Ils ont aussi obtenu la possibilité d’inclure leurs publications et leurs activités de recherche sur leur page institutionnelle personnelle de l’UQO.

Néanmoins, les personnes chargées de cours sont toujours exclues du Comité de la recherche et de la création. Elles sont également exclues des consultations liées à la nomination des cadres supérieurs liés à la recherche et à la création. En somme, il reste beaucoup de chemin à faire pour inclure les personnes chargées de cours dans les instances et les activités liées à la recherche. Les inclure dans le Cadre institutionnel pour l’habilitation à la direction et à la codirection aux études de cycles supérieurs serait un pas important dans cette direction.

Avantages de l’octroi de l’habilitation

Il semble qu’il n’y ait que des avantages à permettre l’habilitation des personnes chargées de cours. D’abord, elle permettrait d’élargir le bassin des expertises à l’UQO. Les étudiantes et les étudiants des cycles supérieurs auraient alors accès à une codirection plus proche de leurs objets de recherche. Par ailleurs, la codirection accordée à une personne chargée de cours n’enlèverait rien au corps professoral. La direction (principale) resterait une tâche réservée à ce corps d’emploi.

En somme, en révisant le Cadre institutionnel pour l’habilitation à la direction et à la codirection aux études de cycles supérieurs, l’UQO a la chance d’inclure notre corps d’emploi dans l’encadrement des étudiantes et des étudiants des cycles supérieurs qui est susceptible de bénéficier à l’ensemble de la communauté universitaire.