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Le 22 mars dernier, le SCCC-UQO déposait un mémoire sur le projet de refonte de la structure organisationnelle de l’UQO. Le Syndicat s’inquiétait notamment de la volonté de l’Université de créer un Centre de pédagogie universitaire (CPU) qui relèverait du Vice-rectorat aux études et à la réussite. Ce projet est problématique à plusieurs chapitres.

D’abord, que le Vice-rectorat aux études et à la réussite chapeaute le CPU est une nouvelle preuve de la dérive clientéliste des universités québécoises. La pédagogie universitaire passerait ainsi d’une aide technique au corps enseignant à un organisme d’assurance qualité. Au contraire, le Syndicat ne voit pas l’enseignement comme une marchandise mais plutôt comme un service public. De plus, il faut absolument reconnaître l’expertise disciplinaire et pédagogique du corps enseignant.

Le SCCC-UQO collabore actuellement avec les syndicats de professeures et de professeurs de cégeps sur cette question. Depuis une quinzaine d’années, les cégeps font appel massivement à des conseillères et des conseillers pédagogiques pour uniformiser les cours et les approches pédagogiques. Ces derniers tentent de s’imposer dans les comités de programmes. D’ailleurs, professeures et professeurs de cégeps sont actuellement en période de négociation et l’Employeur a énoncé des demandes pour que ces conseillers et ces conseillères soient inclus dans la collégialité. Nous craignons que cette tendance pernicieuse dans les cégeps atteigne maintenant nos universités.

À l’UQO, le soutien pédagogique a traditionnellement reposé sur les formations collectives issues du Comité de perfectionnement des personnes chargées de cours. Pourquoi « professionnaliser » l’aide pédagogique tandis qu’il existe, parmi les 700 personnes chargées de cours, des expertes et des experts en la matière? Les chargées et les chargés de cours sont les mieux placés pour apporter aux collègues les outils nécessaires pour l’amélioration et l’innovation des approches pédagogiques. La formation collective par les pairs est appréciée car elle est proche des préoccupations des personnes chargées de cours. Elle contribue également à créer un lien social, une communauté de travailleuses et de travailleurs pourtant précaires. Tel est aussi le cas de l’aide pédagogique par les pairs qui a été mise en place pendant la pandémie. Malheureusement, malgré les nombreux commentaires positifs des personnes chargées de cours, l’Université n’a pas cru bon de poursuivre l’expérience.

Il est ici question d’autonomie professionnelle, qui est une des nombreuses dimensions de la liberté académique. Le Syndicat croit que cette autonomie professionnelle est menacée par la construction d’un Centre de pédagogie universitaire. Cette question sera abordée le 19 avril 2021 à l’Assemblée générale. Les chargées et chargés de cours pourront alors s’exprimer sur le sujet et donner un mandat clair au Comité exécutif sur cette question.

En terminant, les membres du Comité tiennent à offrir leurs excuses aux personnes qui auraient été offensées par le mémoire. Les rédacteurs ne souhaitaient pas insinuer un manque de compétences d’employés de l’UQO. Toutes et tous ont contribué à ce que la mission éducative de l’UQO se poursuive malgré la crise sanitaire.