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La « liberté universitaire », présumée en danger, fait couler beaucoup d’encre au Québec ces temps-ci. Les tenants de la droite conservatrice ont pris pour mission de la défendre, laissant paradoxalement entendre que l’État s’ingère davantage dans les universités. Ils accusent les « wokes » de détruire l’essence démocratique des universités, amalgament plusieurs concepts qu’ils ne maîtrisent pas et sonnent l’alarme d’une crise qu’ils ont eux-mêmes construite.

Depuis quelques semaines, le mot « censure » traverse sans cesse nos écrans. S’exprimant par l’entremise d’une panoplie de médias, des politiciens, des professeurs et même des étudiants disent être victimes de censure de la part de la « gauche woke ». Mais qu’en est-il vraiment, étant donné que ces militants (fallacieusement amalgamés) auxquels on fait référence n’ont en commun que de faire partie, à échelle variable, de groupes dominés dans la société — en un mot, de ne posséder pratiquement aucune tribune et de ne monopoliser aucune institution de pouvoir ? La rigueur intellectuelle nous contraint à le dire : la voix des minoritaires critique, bien sûr, mais ne censure pas. Il apparaît que sa seule présence dans l’espace public provoque déjà un puissant effet de backlash : être critiqués, pour les dominants, c’est aussi sentir l’éventualité, réelle comme supposée, d’une perte de pouvoir — une éventualité à laquelle ils résistent. Lire la suite…