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Je m’appelle Romain Vanhooren et je suis chargé de cours en éducation à l’UQO depuis 7 ans maintenant. J’ai décidé de soumettre ma candidature pour siéger sur le nouveau comité de travail concernant la liberté académique lancé par l’UQO. Voici les raisons qui expliquent ma motivation à faire partie de ce comité.

Comme plusieurs d’entre vous, j’ai été ébranlé par la situation vécue à l’Université d’Ottawa il y a maintenant 2 ans. J’ai surtout été choqué des débats qui s’en sont suivis et qui ont créé une grande anxiété chez plusieurs de nos collègues qui ont encore aujourd’hui peur que certains de leurs propos pourraient sortir médiatiquement et nuire à leur carrière. Le problème est loin d’être résolu. Parmi les problèmes vécus, certains départements tentent de limiter l’exercice des libertés universitaires des personnes chargées de cours en imposant des modifications aux plans de cours, aux lectures obligatoires, aux évaluations et aux modalités d’enseignement.

J’adhère totalement à la position syndicale qui a été prise par les membres et les 9 résolutions qui ont été prises. Sans entrer dans le détail de chacun d’entre-unes, je crois qu’il faut d’abord éclaircir le concept encore flou de libertés universitaires et ses multiples dimensions telles que la liberté d’opinion, la liberté disciplinaire, la liberté pédagogique, la liberté de recherche et de création, l’autonomie professionnelle et l’autonomie institutionnelle. Lorsque ces dimensions se recoupent ou entrent en contradiction, comment peut on s’assurer que l’autonomie professionnelle des chargées et chargés de cours puissent avoir préséance tout en tenant compte du respect et de la liberté des autres et notamment des étudiantes et les étudiants.

Je considère que l’université est un lieu privilégié pour tenir des échanges et des débats, et ce, même sur des sujets plus délicats. Les médias sociaux nous montrent qu’il est plus que jamais nécessaire de tenir débats civilisés peu importe le sujet et qu’aucune intimidation ou censure ne devrait être pratiquée.

Parler de liberté universitaire des personnes chargées de cours c’est automatique parler de précarité. Comment obtenir et exercer une pleine liberté universitaire lorsque le travailleur est précaire. J’appuie donc les 2 résolutions du SCCC-UQO qui considère que la stabilisation de l’emploi des personnes chargées de cours est une condition essentielle à l’exercice des libertés universitaires et que le SCCC-UQO doit dénoncer toutes formes de sanctions et de représailles contre des personnes chargées de cours en réponse à l’exercice de leurs libertés universitaires en autant que ces libertés aient été exercées de bonne foi et de manière raisonnable.

Enfin, je considère que la finalité de ce nouveau comité serait d’aboutir avec des changements à notre Convention collective du SCCC-UQO. En effet, bien qu’il existe une certaine protection aux libertés universitaires dans la loi et dans le contrat de travail, certaines libertés peuvent laisser place à une interprétation. Il faut donc que ce nouveau comité permette de mieux définir certains concepts afin d’avoir une Convention collective plus claire. J’appuierai également totalement une autre des recommandations du SCCC-UQO qui est que chaque université au Québec devrait adopter une politique spécifique sur les libertés universitaires.

Bien qu’exhaustif, ce résumé présente certaines des raisons qui me poussent à vouloir participer à ce comité. Je demeure disponible pour discuter avec chacun d’entre vous, et ce, toujours dans le respect.

Romain Vanhooren