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OPINION – Suite à l’arrivée hier de la double identification au département de relations industrielles, voici quelques commentaires et observations.

D’abord une petite histoire

Je suis une chargée de cours qui demeure à Montréal et qui enseigne à l’occasion à Gatineau. J’enseigne ce mercredi soir. Ma voiture est en réparation majeure encore pour 2 semaines. Comme la semaine dernière, je prévois pendre le bus Maheu Mtl-Gatineau qui arrive vers 10 h mercredi matin puis travailler à l’hôtel et me rendre à l’UQO pour le début de mon cours. Le lendemain, le bus quitte Gatineau à 13 h 20 (tout près de l’hôtel et un peu loin de l’Université). Je prévois profiter de l’avant-midi pour faire tous les suivis du cours de la veille à mes étudiants. Beau programme ! Et bien, savez-vous quoi, ça ne marchera pas, parce que j’ai fait le choix, jusqu’à maintenant, de ne pas avoir de téléphone cellulaire …

En effet, j’ai réalisé tout juste hier, en parlant à un membre de l’équipe du STI que l’UQO a fait le choix de ne pas permettre la double identification via une adresse courriel. On a actuellement deux choix : le téléphone mobile ou un autre téléphone prédéterminé (résidentiel, bureau …). Si une personne chargée de cours est sur la route, à l’hôtel, dans le train, au resto ou au café, et qu’elle n’a pas de téléphone mobile (par choix, comme moi, ou parce qu’oublié, défectueux, perdu, volé…), elle ne peut tout simplement plus accéder à son courriel ou à
Moodle, ne serait-ce que pour aviser ses étudiants qu’elle a un problème à se rendre.

Pour mon cours de ce mercredi soir, je vais probablement changer mes plans : louer une voiture ou réviser mon trajet en autobus pour perdre le moins de temps possible. Je pourrais aussi conserver mon plan initial de déplacement et tenter jeudi de me connecter au réseau de l’UQO à partir de l’hôtel, en faisant appel à mon conjoint pour me transmettre le code d’accès transmis par téléphone à mon domicile. Bref, ça me complique un peu la vie et je m’en serais bien passé.

Ma réflexion se poursuit …

En y pensant bien, même si j’active une connexion cellulaire, ça ne règlera pas tout. Un téléphone mobile peut toujours être oublié (surtout par quelqu’un qui, comme moi, n’en a jamais eu), défectueux, perdu, volé, trempé. Dans de telles circonstances une personne comme moi qui travaille sur la route ne pourra pas se connecter au réseau de l’UQO avant d’être arrivée dans les locaux de l’UQO ou retournée à son domicile ou à son bureau. Il est important de noter que la double identification ne peut pas se faire à partir d’un téléphone d’hôtel …

Ironie du sort, ce mercredi mon cours porte, en partie, sur l’analyse de risque … J’y mentionne, entre autres, que dans le déploiement d’un projet ou d’un procédé, il faut penser à tout ce qui peut arriver et essayer d’en minimiser les conséquences possibles de façon efficace. Voici donc quelques réflexions dans ce sens portant plus particulièrement sur les personnes qui se déplacent loin de leur domicile et / ou de l’UQO et qui peuvent avoir besoin de se connecter au réseau de l’UQO pendant leur déplacement ou leur séjour.

  • Dans une telle analyse, il faut considérer froidement que la situation où le téléphone mobile d’une personne en déplacement ou qui travaille à l’extérieur de l’UQO ou de son domicile va être oublié, défectueux, perdu, volé, détrempé ou hors-service va arriver. Il y a donc des personnes de notre organisation (et parfois l’organisation elle-même) qui devront subir les conséquences d’une telle situation. Des conséquences qui peuvent représenter un simple désagrément (se rhabiller à 22 h le soir à -30 C pour aller chercher le téléphone dans l’auto …), mais qui peuvent aussi, plus rarement, représenter une réelle contrariété et, voire même, une perte pour l’organisation.
  • Il faut penser, par exemple, que la non-disponibilité du téléphone mobile peut être la conséquence de circonstances plus graves (exemples : évacuation ou inondation) et que, dans de tels moments une personne qui est loin de l’UQO souhaiterait au moins pouvoir accéder à son réseau professionnel, et non en être privée …
  • Il faut aussi penser que certaines personnes, surtout durant la période estivale, choisissent de poursuivre leurs activités professionnelles (incluant l’enseignement à distance) à l’extérieur de leur domicile (chalet, établissement de villégiature, …). Qu’arrive-t-il si le téléphone mobile se retrouve par inadvertance au fond du lac ?
  • Outre les chargés de cours, et certains professeurs, il y a d’autres personnes de l’UQO qui doivent occasionnellement se déplacer pour des réunions à l’extérieur, et qui n’ont pas le choix de poursuivre leurs activité professionnelles (exemples : membres de la direction, représentants syndicaux, …). Encore là, si le téléphone mobile ne va plus, rien ne va plus !

J’ajoute ici une petite réflexion au sujet de l’option de recevoir un code par téléphone. Elle m’est venue tôt ce matin, lorsque j’ai pensé me connecter (sans téléphone mobile …) au réseau de l’UQO, alors que mon chéri dormait du sommeil du juste. Je me suis abstenue car un téléphone de maison ça sonne … et ça réveille. Il peut arriver que tôt le matin ou tard le soir une personne souhaite se brancher au réseau et ne trouve pas son téléphone mobile (car il fait noir …). Elle va alors devoir choisir entre renoncer à son projet ou faire sonner le téléphone, en s’excusant pour le dérangement. C’est banal, mais ça ne devrait pas être nécessaire …

Ma conclusion :

Il est clair pour moi qu’on doit avoir la possibilité d’accéder au réseau de l’UQO à l’aide d’une double identification sécuritaire qui ne repose pas uniquement sur la disponibilité et le bon fonctionnement d’un seul appareil ou de l’accès à un téléphone prédéterminé.

Il n’y a pas de bonne raison d’obliger des personnes qui ont des problèmes de téléphone et qui ont besoin d’accéder au réseau de l’UQO à subir des désagréments ou de réelles contrariétés, qui vont s’ajouter à celles associées à l’absence ou à la défaillance de leur téléphone mobile, alors que d’autres options existent et sont couramment utilisées.

En effet, il existe des moyens tout à fait sécuritaires de permettre d’accéder au réseau sans téléphone mobile et sans avoir recours à un autre téléphone prédéterminé. Une telle possibilité peut être offerte à tous ou, si nécessaire, au moins à celles et ceux qui pourraient avoir besoin.

Une dernière petite remarque

Si je reviens à mon cas personnel, sachez que puisque les applications que j’utilise ont toutes une option d’identification qui ne requiert pas de téléphone mobile, j’étais certaine que ce serait aussi le cas pour le réseau de l’UQO. Puisque ce n’est pas le cas, et que je ne suis pas la seule à ne pas utiliser de téléphone mobile, j’aurais apprécié que d’entrée de jeu, l’obligation de posséder un téléphone mobile pour accéder au réseau de l’UQO en dehors des locaux de l’université, du domicile ou du bureau soit clairement mentionnée. Ceci m’aurait permis de mieux me préparer et de m’organiser en conséquence.

Diane Legault, chargée de cours en santé et sécurité du travail