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Quiconque a fréquenté, entre 2005 et 2012, les instances de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ) ou de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), se souviendra des interventions enflammées de Marie Blais. Brandissant un copieux texte de référence déjà lu, annoté, commenté et analysé  avant même que d’autres l’aient déniché !  elle présentait avec fougue des analyses politiques sans concession qui allaient toujours directement au coeur du problème.

NCS – Marie, entrons rapidement dans le vif du sujet, mais juste avant… Quel est votre parcours avant la plongée dans le monde syndical ? Vous êtes née à Montréal ?

M.B. – Oui, en 1954, sur la rue de Normanville dans le quartier Villeray. Un an plus tard, mes parents déménageaient dans le quartier Ahuntsic. C’était un nouveau quartier, une nouvelle banlieue naissante des années 1950.

NCS – Vous y habitez d’ailleurs encore ?

M.B. – Oui, sauf durant mes études où j’ai habité dans Côte-des-Neiges et à Paris. Mais c’est dans Ahuntsic que j’ai grandi… et où je suis allée à l’école. À l’école privée, je précise. J’ai trouvé cela très dur, épouvantable, pour tout dire ! C’était une école de filles, des filles de ministres, de députés… Des filles qui, l’hiver, allaient faire du ski toutes les fins de semaine ! Mais il y avait aussi des filles comme moi, dont les familles étaient moins en moyens, mais qui croient beaucoup en l’éducation, qui s’imaginent que le privé, c’est mieux, et qui se serrent beaucoup la ceinture pour y envoyer leurs enfants. Il y avait vraiment un clivage social, mais le pire, c’était la compétition systématique, la concurrence poussée à outrance, comme une obsession. Plus tard, j’ai refusé très résolument que mon fils Matthieu aille dans ce genre d’école. Lire la suite…