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À l’Université du Québec en Outaouais (UQO), les personnes chargées de cours donnent près des deux tiers des cours de premier cycle. Plusieurs enseignent même au deuxième et au troisième cycles. Malgré leur importance, ces professionnelles et professionnels de l’enseignement ont longtemps été exclus des instances décisionnelles et consultatives de l’Université.

Depuis la fondation du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQO (SCCC-UQO) en 1992, de grands pas ont été faits dans l’intégration des personnes chargées de cours. Nous avons un siège au Conseil d’administration et deux sièges aux Commission et Sous-Commission des études. Nous sommes présents dans plusieurs comités institutionnels et, depuis cette année, nous avons deux personnes élues avec droit de vote aux Conseils de module. Ces gains ont été obtenus par des négociations locales ainsi que par une mobilisation de tous les syndicats membres du Regroupement université de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

Malgré le chemin parcouru, il semble évident que les chargées et chargés de cours sont sous-représentés dans les instances de l’UQO. La seule voix présente au Conseil d’administration n’est pas suffisante. L’absence du SCCC-UQO du Comité de la recherche et de la création est incongrue. Les personnes chargées de cours docteures et doctorantes sont en nette progression. De nombreux cours, y compris au premier cycle, exigent maintenant le doctorat comme exigence de qualification pour l’enseignement (EQE). Surtout, notre absence dans la majorité des Assemblées départementales nous exclut des discussions entourant les enjeux les plus proches de nos préoccupations. Rappelons que les personnes chargées de cours offrent la majorité des cours dans ces départements!

Malgré des demandes répétées, seules deux Assemblées départementales de l’UQO invitent systématiquement les personnes représentant le SCCC-UQO. Il semble qu’une solution à l’intérieur des murs de l’institution ne soit pas possible. S’il y a blocage localement, il faudra envisager la réouverture de la Loi sur l’Université du Québec.

La voie législative a permis aux collègues chargés de cours de l’Université de Montréal de faire d’énormes gains en 2018. La loi 234 modernisant la Charte de l’Université de Montréal a permis d’inclure deux personnes chargées de cours avec droit de parole et droit de vote dans les Assemblées départementales et les Conseils facultaires. Ces gains n’auraient pas pu être obtenus sans un changement législatif. Des membres de la communauté universitaire s’objectaient avec véhémence à l’inclusion des personnes chargées de cours dans la collégialité. Avec une grande détermination, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Montréal (SCCCUM) a défendu ses membres en commission parlementaire pour faire des gains significatifs.

À l’UQO, les personnes chargées de cours ne constituent pas le seul corps d’emploi souffrant du manque de représentativité. Dans la majorité des comités institutionnels de l’UQO, le corps professoral n’a pas la possibilité d’élire ses représentantes et ses représentants. C’est la Haute Direction qui a le pouvoir de les nommer. Le personnel de soutien ainsi que les étudiantes et étudiants salariés sont relativement peu présents dans les différentes instances. Que dire de la communauté estudiantine qui est pourtant la première visée par les orientations de l’UQO?

Si un blocage institutionnel persiste à l’UQO, le SCCC-UQO devra faire des représentations, afin de modifier la loi avec tous les dangers que cela représente. Les personnes chargées de cours n’ont rien à perdre!

Nicolas Harvey
Vice-président aux communication du SCCC-UQO